Le parc du Bempt

Un petit tour au Bempt
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Le parc communal du Bempt, où le PTVF a posé ses rails, occupe environ 5 hectares d’une ancienne plaine humide beaucoup plus vaste, qui s’étendait de la chaussée de Neerstalle à la Senne. Aménagé au début du 20e siècle, il est agrémenté d’un bosquet et de deux étangs artificiels où l’on peut observer canards et poules d’eau. Sa flore compte une dizaine d’espèces d’arbres parmi lesquels hêtres, bouleaux, saules et peupliers, ainsi que quelques arbres fruitiers.

Outre les petits trains du PTVF, on trouve aussi dans le parc du Bempt une plaine de jeux équipée pour les enfants. Aux beaux jours, les familles sont nombreuses à venir pique-niquer sur sa pelouse, tandis que promeneurs et cyclistes arpentent la Promenade Verte : un parcours de 60 km qui fait le tour de la Région bruxelloise, à travers chemins et parcs, en passant bien sûr par le Bempt.

Champs, pâtures et patrimoine

Au début du 20e siècle, la plaine du Bempt, était encore occupée par quelques fermes, des pâtures et des cultures maraîchères. Le mot bempt lui-même (ou encore bempd, bempden, beempt, bempdt…) signifie d’ailleurs pré ou prairie. Une légende forestoise prétend qu’elle était habitée par des lutins : les kabouters, jouant aux humains toutes sortes de vilains tours.

Témoins de ce passé champêtre, la buvette et la remise du PTVF sont installés dans les bâtiments annexes de ce qui était autrefois la ferme Michiels, qui eut un élevage de moutons et dont le dernier exploitant fut Pierre Robi[1]. Par la suite, ils abritèrent un garage, avant que le PTVF s’y installe. Tout à côté, un autre bâtiment de cette ancienne ferme accueille le Cairn, une maison de quartier et d’action sociale forestoise.

À l’entrée du parc, au 327 de la chaussée de Neerstalle, on peut également admirer la villa des Trois Fontaines, reconnaissable à sa tourelle d’angle. L’édifice, désormais classé, a été construit dans un style éclectique pour le brasseur Jean-Baptiste Michiels, apparenté à la famille de fermiers citée plus haut[2]. La villa est aujourd’hui occupée par une association artistique : le Bureau des Réalités.

Un Ring inachevé

Au fil du temps, l’ancienne plaine du Bempt s’est réduite pour faire place à des activités industrielles et à des infrastructures : au nord, l’usine Volkswagen, devenue Audi ; à l’ouest, les chemins de fer vers la gare du Midi puis, dans les années 1960, le Ring de Bruxelles.

Dans les années 1970, une partie de la plaine fut terrassée afin de construire un échangeur autoroutier qui n’a finalement jamais été aménagé. Il en reste le « virage de Forest », heureusement caché du parc. Oublié l’échangeur, l’espace terrassé fut reconverti en terrains de sport (c’est aujourd’hui le Centre Sportif du Bempt).

Autre trace de ces imposants travaux, le grand étang artificiel est en fait le bassin d’orage de l’échangeur routier abandonné. Quant à la pelouse qui borde la chaussée de Neerstalle, elle a été remblayée à la même époque avec des terres provenant des travaux du métro. Plus récemment, dans les débuts du petit train, on perça à l’arrière du parc la rue de Lusambo, donnant accès à une partie de la zone industrielle.

Petit morceau de nature oublié par l’urbanisation, le parc du Bempt est aujourd’hui un lieu de flânerie et de délassement, un peu insolite, au cœur de la ville, qui attend votre visite.

[1] http://forest12.canalblog.com/archives/2012/06/27/24591909.html

[2] Bruxelles en vert, par Thierry Demey, éditions Badaux, Bruxelles, 2003